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FICHE D'INFO : le virus de Wuhan, le nouveau visage des infections à Coronavirus

Cet article date de plus de 4 ans

En décembre 2019, une infection mystérieuse est apparue en Chine. Les premiers cas de cette infection qui se caractérise par une pneumonie virale, ont été enregistrés dans la ville de Wuhan, au centre de la Chine.

La pathologie sera d'abord identifiée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sous le nom de 2019-nCoV, puis COVID-19, un nouveau coronavirus. En dehors de la Chine d’autres pays du continent asiatique (Corée, Japon, Taiwan) sont aussi touchés par la pathologie.

Pour les besoins de cette fiche d'information nous avons contacté le Professeur Moussa Seydi, infectiologue et médecin chef du service de référence pour la prise en charge des maladies infectieuses au Sénégal. Nous avons également utilisé les informations de l'OMS.et de l'Institut Pasteur en France, entre autres sources.

Qu'est-ce qu'un coronavirus ?

Selon Futura Sciences, « les coronavirus sont des virus qui sont responsables d'infections digestives et respiratoires chez l'Homme et l'animal. Le virus doit son nom à l'apparence de ses particules virales, portant des excroissances qui évoquent une couronne. Les virions, qui sont constitués d'une capside recouverte d'une enveloppe, mesurent 80 à 150 mm de diamètre ».

Le site du magazine Sciences et Avenir, précise que le nom coronavirus « signifie en latin virus à couronne, en raison de sa forme. Sous microscope ».

« Cet agent infectieux ressemble en effet à une couronne solaire : de petites protubérances en forme de massue se situent sur son enveloppe », ajoute Sciences et Avenir, soulignant la particularité du coronavirus d'être « sur le plan génétique, un virus de très grande taille ».

Qu'en est-il du coronavirus COVID-2019 apparu en Chine ?

Le coronavirus de Wuhan ou virus de Wuhan ou encore 2019-nCoV, de la famille des Coronavirus, sont les noms donnés à l’agent pathogène responsable de l'épidémie de pneumonie atypique qui a émergé à la fin de l’année 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine.

Cette infection touche principalement les voies respiratoires mais peut aussi s’attaquer à d’autres parties comme le système gastro-intestinal, révèle le Professeur Moussa Seydi, infectiologue et médecin chef du service de référence pour la prise en charge des maladies infectieuses au Sénégal.

Origine du virus

D’après le gouvernement chinois, qui a transmis l’information à l’OMS, la plupart des cas touchés par le nouveau coronavirus « sont commerçants ou manutentionnaires, ou se rendaient fréquemment » sur un marché aux poissons à Wuhan.  Lequel marché a été fermé  début janvier 2020.

Selon l'Institut Pasteur en France, « le réservoir de ce virus est probablement un animal ». Toutefois, précise l'Institut, « même si le virus 2019-nCoV est très proche d’un virus détecté chez une chauve-souris, l’animal à l’origine de la transmission à l’homme n'a pas encore été identifié avec certitude ».

Les symptômes

Les patients qui ont été diagnostiqués du coronavirus de Wuhan présentent des symptômes comme l’essoufflement, une fièvre et une toux aiguë et persistante, comme signalé sur le site du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

L'infectiologue Moussa Seydi a confié à Africa Check que « la personne touchée, en plus de ces symptômes, peut aussi souffrir de diarrhée ». Ces symptômes peuvent apparaître 2 jours ou 14 jours après l’exposition au virus.

L'Institut Pasteur ajoute que « dans les cas plus graves, qui semblent concerner à ce jour principalement des personnes vulnérables en raison de leur âge ou de comorbidités (maladies associées), le patient peut être atteint d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë, d’une insuffisance rénale aiguë, voire d’une défaillance multi viscérale pouvant entraîner le décès ».

Comment se fait le diagnostic ?

« Le diagnostic se fait dans des laboratoires spécialisés avec une technique appelée rRT-PCR », renseigne Pr Seydi.

Le rRT-PCR ou Real-time reverse-transcription polymerase chain reaction (Réaction de polymérisation en chaîne par transcription inverse en temps réel) est « une méthode rapide, sensible et spécifique pour la mise en évidence d’agents pathogènes », explique un article publié sur le site EM Consultespécialisé dans la publication de revues médicales et paramédicales.

Le CDC annonce avoir développé un test rRT-PCR pour un diagnostic efficace de l’infection qui sera mis à la disposition de ses partenaires nationaux et internationaux. Le diagnostic de détection du coronavirus de Wuhan avec la technique rRT-PCR permettra, selon l’OMS, de « fournir sous peu l’ARN (qui constitue le génome à l'image de l'ADN) du virus de Wuhan ».

Mode de transmission et traitement

Les premiers cas ont été notés chez des personnes ayant fréquenté le marché de poissons et des animaux vivants de la ville de Wuhan, ce qui, selon l'Institut Pasteur, renforce l’hypothèse d’une zoonose (maladie transmise par les animaux).

La contamination d’homme à homme qui était jusque-là écartée, est finalement confirmée. Pour plus de prudence, le gouvernement chinois a mis en quarantaine les villes de Wuhan, Huanggang et Ezhou. Une population combinée d'environ 15 millions d'habitants sous contrôle afin de contenir l'épidémie virale.

En outre, pour aider à limiter la propagation du virus, l'autorité sanitaire de Wuhan a rendu obligatoire le port du masque facial dans les lieux publics.

« Le traitement est symptomatique, c’est-à-dire qu’il est guidé par les signes cliniques », indique Pr Seydi.

En réalité, il n’y a pas de traitement spécifique de la maladie, comme le souligne ce guide sur le Coronavirus de l’institut Pasteur de France.

Précautions à prendre

« Il faut éviter le contact avec les personnes infectées ou suspectes d’être infectées. La suspicion est surtout légitime si la personne malade vient d’une zone où il existe un cas », recommande le Professeur Moussa Seydi qui insiste qu’il faut se laver les mains chaque fois que c’est nécessaire (après contact avec un malade ou son environnement par exemple).

Il faut éviter le contact direct avec les animaux (dans les zones où il existe un cas). Il faut appliquer les règles établies de contact (par exemple se couvrir la bouche lorsqu’on tousse ou éternue et se laver les mains ensuite).

Suivre les dernières informations sur l'épidémie

  • Consulter le site de l'Organisation mondiale de la Santé qui fait des mises à jour régulières sur l'évolution de l'épidémie

  • Le site du bureau Afrique de l'OMS donne également des informations sur les mesures prises par un certain nombre de pays africains.

  • En Côte d'Ivoire, où un cas suspect a été signalé le 25 janvier 2019 (une Ivoirienne en provenance de Chine), les autorités sanitaires ont mis un numéro vert (143) à la disposition des populations.

  • Au Sénégal, un numéro vert (800 00 50 50) est également mis à la disposition des populations qui peuvent entrer en contact avec le Service national de l‘éducation et de l’information pour la santé, pour des informations complémentaires. Le ministère de la Santé et de l’action sociale a également annoncé avoir renforcé sa surveillance épidémiologique.


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Précédentes infections à coronavirus dans le monde

Selon le Professeur Seydi, le premier virus de cette famille de coronavirus qui a véritablement intéressé les services de santé est le virus SRAS-CoV qui était responsable du Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS).

Cette première infection à coronavirus, partie de la Chine en 2002, avait causé en 2003 plus de 8 000 contaminations et près de 800 décès sur le plan mondial, selon l’Institut Pasteur de France qui indique que : « le réservoir de l’animal est une chauve souris insectivore ». L’OMS  avait qualifié cette infection d’« énigmatique, troublante et à prendre au sérieux ».

L’autre infection à coronavirus est le Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient, apparu en 2012 en Arabie Saoudite. Selon les chiffres de l’OMS, elle a touché 27 pays depuis son apparition et « environ 80 % des cas humains notifiés par le Royaume d’Arabie saoudite ». Au début de l’année 2019, d’autres cas d’infections au MERS-Cov ont été signalés en Arabie Saoudite. « Le réservoir du virus était situé chez les dromadaires », précise le Pr Seydi.

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