Retour sur Africa Check

Covid-19 : cette publication contient de fausses affirmations sur la gestion de la pandémie en Italie

Dans cette publication datée du 21 mai 2020, un internaute soutient que « le remède contre le coronavirus a finalement été trouvé » en Italie.



L'auteur de la publication fait une série d'affirmations sur la gestion de la pandémie en Italie, indiquant notamment que « ce n'est pas un virus mais une bactérie qui cause la mort » ou encore que « Covid-19 n'est rien d'autre qu'une coagulation intra-vasculaire disséminée (thrombose) ».

Il précise que les informations contenues dans la publication proviennent du ministère italien de la Santé.

Contacté par Africa Check, Nicola Bruno de Facta, une plateforme de vérification des faits en Italie, indique qu'il n'en est rien, ajoutant que les mêmes rumeurs ont également circulé dans le pays.

Nos recherches ont permis de déterminer que les affirmations contenues dans la publication sont fausses pour certaines et trompeuses pour d'autres.
 

L’OMS a interdit de pratiquer l’autopsie sur les morts de la Covid-19

 


La publication indique que « les médecins italiens ont désobéi à la loi sanitaire de l'OMS de ne pas pratiquer d'autopsie sur les morts du coronavirus ».

L'auteur prétend par là que l'OMS a interdit de pratiquer l'autopsie sur les personnes décédées de la Covid-19. Ce qui est faux.

L'Organisation mondiale de la Santé n'a jamais pris une telle mesure. Pour preuve, dans cette fiche, l’OMS recommande que « s’il est pris la décision d’autopsier un corps présumé ou confirmé infecté par le virus de la Covid-19, les établissements de santé doivent vérifier que les mesures de sécurité sont en place pour protéger les personnes qui pratiqueront l’autopsie ».

Laura Loguercio, membre de l'organisation italienne de fact-checking Pagella Politica, a expliqué à Africa Check que la rumeur selon laquelle les autopsies sur les personnes mortes de Covid-19 sont interdites en Italie est partie d'une mauvaise interprétation d'une directive du ministère italien de la Santé.

Cette directive indique que pendant toute la phase d'urgence les médecins ne devraient pas procéder à une autopsie sur les décès liés à Covid-19 si la cause de la mort est déjà connue.

La rumeur de l'interdiction des autopsies en Italie a également été démentie dans cet article du site de fact-checking Facta, une initiative de Pagella Politica.

 

 

 

La Covid-19 est causée par une bactérie et non un virus

 


Le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2) est le dernier d’une liste de coronavirus (une famille de virus), et il a été identifié comme responsable de la Covid-19, tel qu’indiqué sur le site de l’Organisation mondiale de la Santé.

L’appellation Covid-19 renvoie au terme en anglais Coronavirus Disease 2019, qui signifie en français, Maladie à Coronavirus 2019, en référence au coronavirus découvert à Wuhan (Chine) en décembre 2019.

De même, une des différences entre une bactérie et un virus se décèle, selon le Professeur Didier Raoult, suivant la réponse thérapeutique. C’est ainsi que pour une infection bactérienne, on fait recours aux antibiotiques alors que pour les infections virales, en l’absence de vaccin, c’est les antiviraux qui sont utilisés, même si dans certains cas, l’administration d’antibiotiques est fréquente dans les affections virales pour prévenir une surinfection bactérienne. C’est le cas du protocole Raoult où un antipaludéen –anti-inflammatoire (hydroxychloroquine) est associé à un antibiotique (azythromycine).

 

 

 

 

 

La Covid-19 n'est rien d'autre qu'une « coagulation intra-vasculaire disséminée »

 


Une coagulation intra-vasculaire disséminée ou thrombose est un caillot de sang qui se forme dans une veine ou une artère provoquant une embolie (obstruction d'une ou de plusieurs artères).

Au courant du mois d’avril 2020, une étude effectuée sur 38 personnes décédées de la Covid-19 dans deux hôpitaux italiens et publiée sur medRxiv soutenait l'hypothèse selon laquelle « la Covid-19 était aggravée par – ou strictement liée à – la coagulopathie ou à la thrombose ».

Non seulement l'étude ne dit pas que la « Covid-19 n'est rien d'autre qu'une thrombose », mais le site medRxiv précise qu'il s'agit d'une étude préliminaire qui entre dans la catégorie des prépublications; c'est-à-dire des publications « qui n'ont pas encore été évaluées et ne devraient donc pas être utilisées pour guider la pratique clinique, et ne devraient pas être rapportées dans les médias comme une information établie ».

De même, un rapport produit en mars 2020 par l'Istituto Superiore di Sanità, un organisme rattaché au ministère italien de la Santé, liste les comorbidités les plus courantes observées chez les patients décédés de la Covid-19, et nombre d'entre elles sont liées au système cardiovasculaire. Cependant, le document précise qu'il s'agit de « conditions préexistantes » et non une cause principale des décès.

 

 

 

 

 

Il faut des antibiotiques, des anti-inflammatoires et des anticoagulants simples comme l’aspirine le paracétamol, l’apranax pour traiter la Covid-19

 


Ce qu’il faut noter en premier lieu, est qu’il n’existe pas de médicament spécifique pour traiter la Covid-19. Même si des personnes en guérissent, le traitement est toujours symptomatique. De même, l’OMS et les professionnels de la santé déconseillent toute auto-médication.

Cependant, l’utilisation seule de l’aspirine, du paracétamol ou de l’Apranax pour traiter la Covid-19 n’a pas été rapportée par les médecins italiens, contrairement à ce qui est affirmé dans la publication Facebook, qui évoque « un changement de protocole ».

Sur le site du ministère italien de la Santé, on peut lire que : « le paracétamol est très utile en cas de forte fièvre, mais ne guérit pas les nouvelles infections à coronavirus ».

Une étude réalisée sur 3 200 personnes décédées de la Covid-19 en Italie renseigne que le traitement subit par ces personnes est axé sur l’utilisation d’antibiotiques, d’antiviraux et de corticoïdes.

Dans 18,6 % des cas, l’utilisation concomitante des trois traitements a été observée.

Somme toute, avec l’apparition de symptômes de la thrombose, l’utilisation d’anticoagulants a été relevée en Italie sur recommandation de l’Agence italienne du médicament.

 

 

 

 

 

Selon les pathologistes italiens : « Les respirateurs n'ont jamais été nécessaires, ni l'unité de soins intensifs

 


Selon Nicola Bruno du site italien de fact-checking Facta, les médecins italiens n’ont pas soutenu que les respirateurs n’ont jamais été nécessaires. « C’est une rumeur qui a circulé ici en Italie et un peu partout dans le monde dans plusieurs versions », explique Bruno.

Dans les cas les plus graves, la Covid-19 déclenche une détresse respiratoire chez certaines personnes. Ces dernières vont recevoir une assistance respiratoire à travers des respirateurs artificiels. C’est la raison pour laquelle, au courant du mois de mars 2020, l’OMS a lancé un appel aux pays à s’équiper d’appareils d’assistance respiratoire pour faire face aux cas les plus graves.

Selon le professeur Moussa Seydi, infectiologue au Centre hospitalier universitaire de Fann à Dakar au Sénégal, l’utilisation d'assistance respiratoire est aussi un traitement symptomatique de la maladie.

 

 

 

 

 

« Covid-19 est amplifiée par un rayonnement électromagnétique 5 G »

 


Dans cet article, Africa Check a démontré qu’il n’y a, à ce jour, aucune preuve que les champs électromagnétiques de faible intensité présentent un danger pour la santé humaine.

L’OMS a d'ailleurs annoncé être en train de mener une étude pour évaluer les risques sanitaires liés à l’exposition aux radiofréquences, y compris la 5G. L’étude sera publiée en 2022. 

– Dieynaba Thiombane

 

 

 

Republiez notre contenu gratuitement

Veuillez remplir ce formulaire pour recevoir le code de partage HTML.

Pour les éditeurs : que faire si votre publication est évaluée comme étant fausse

Un vérificateur de faits a évalué votre publication Facebook ou Instagram comme étant « fausse », « manipulée », « partiellement fausse » ou « contexte manquant ». Cela pourrait avoir de graves conséquences. Que devez-vous faire?

Cliquez sur notre guide pour connaître les étapes à suivre.

Guide des éditeurs

Africa Check fait équipe avec Facebook

Africa Check est un partenaire du programme de vérification des faits par des tiers de Meta pour aider à arrêter la diffusion de fausses informations sur les médias sociaux.

Le contenu que nous considérons comme "faux" sera déclassé sur Facebook et Instagram. Cela signifie que moins de gens le verront. Vous pouvez également aider à identifier les fausses informations sur Facebook. Ce guide vous explique comment.

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
limite : 600 signes
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Voulez-vous continuer à lire nos vérifications des faits ?

Nous ne vous ferons jamais payer pour des informations vérifiées et fiables. Aidez-nous à poursuivre cette voie en soutenant notre travail

S’abonner à la newsletter

Soutenir la vérification indépendante des faits en Afrique