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Du bœuf en conserve fabriqué avec de la chair humaine ? La vidéo est trompeuse

Cet article date de plus de 4 ans

Sur la plateforme de messagerie WhatsApp, une vidéo virale prétend montrer des Chinois utilisant de la chair humaine pour fabriquer du bœuf en conserve, généralement connu sous l’appellation anglaise « corned beef ».

Le message qui accompagne cette vidéo indique (en anglais) : « Les Chinois ont commencé à utiliser des cadavres humains pour les transformer en produits tels que le bœuf salé et l’expédier en Afrique. S’il vous plaît, partagez avec vos contacts Très important ».

Sur cette vidéo qui dure 35 secondes, on voit un homme dépecer un cadavre humain. Plusieurs autres cadavres sont étalés à même le sol.

Vidéo authentique mise dans de faux contextes


Une recherche inversée d’une capture d’écran de la vidéo nous a permis de constater que celle-ci a été mise en ligne depuis – au moins – juin 2016.

Sur Internet, des histoires différentes sont liées à cette vidéo. Tantôt, il s’agirait des Chinois utilisant de la chair humaine pour fabriquer du bœuf en conserve et le vendre en Afrique du Sud, tantôt un homme mangeant la chair des musulmans Rohingas, ou encore elle est mise en lien avec l’épidémie du Coronavirus qui sévit actuellement en Chine.

Mais aucune de ces histoires n’est vraie.

Nos recherches nous ont permis de mettre en lien ces images avec un rite funéraire bouddhiste : « l’enterrement du ciel », une version confirmée par Newschecker, un site indien de vérification des faits qui a également consacré un article à cette vidéo.

Qu’est-ce que « l’enterrement du ciel » ?


Plusieurs vidéos sur cette pratique, plus connue sous le nom « Sky burial » sont publiées sur Internet.



Dans un article consacré à des rituels funéraires dans le monde, le site français Ouest France, qui évoque, entre autres, l’enterrement du ciel, rapporte qu’ « à la mort d’une personne, les bouddhistes croient que l’âme continue d’exister, au contraire du corps, qui devient une sorte d’enveloppe vide qui doit retourner à la nature. Au Tibet, un rituel funéraire surprenant perdure : le corps du défunt est offert aux vautours ».

« Pendant les trois jours qui suivent le décès, on ne doit d’abord pas toucher à la dépouille du défunt. Puis, au troisième ou quatrième jour, le corps est dénudé et ses membres liés, de façon à ce qu’il soit en position assise, puis il est enveloppé dans un tissu de laine blanche. Un membre de la communauté vient chercher la dépouille et la conduit sur une  aire de découpage », lit-on encore.

Ouest France signale, dans cet article, que selon l’Institut de recherches sur les nationalités, rattaché à l’Académie des Sciences sociales de la région autonome du Tibet, 80 % des Tibétains choisissent encore cette « inhumation céleste ».

– Valdez Onanina

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